Interview Clara Morgane sur Legend

Interview Clara Morgane sur Legend
English script, Youtube, 11-15-2025, Watch the movie

    Interviewer : Bonjour tout le monde, bienvenue sur Legend. Aujourd'hui, notre invité, c'est Clara Morgane. [...] C'est Clara Morgane dans Legend, bienvenue.
Clara Morgane : Merci, merci.
Interviewer : Tu es montée de Marseille exprès, évidemment ?
Clara Morgane : D'Aix-en-Provence.
Interviewer : Ah bah d'Aix ! Ah, tu habites à Aix-en-Provence ? La vie est belle là-bas ?
Clara Morgane : Oui, la vie est douce et j'ai fait ce choix quand j'ai eu ma fille parce que je me suis rendu compte que tu vois, c'était pas très cool pour un enfant de grandir à Paris.
Interviewer : Ah oui, d'accord.
Clara Morgane : Et donc du coup, j'ai décidé que c'est moi qui allais faire les allers-retours pour lui offrir la meilleure enfance possible. Au final, ça m'a fait beaucoup de bien à moi, je pense que ça m'a alignée, tu vois.
Interviewer : Il faut un équilibre. Ouais, je comprends, je comprends, c'est important. [...] On est parti sans transition, on va revenir sur ta vie avec plein de métiers très différents. C'est assez original. Du cabaret, d'abord du cabaret qui s'appelle "Au 7ème" à la Nouvelle Ève à Paris jusqu'en février et en tournée dans toute la France. [...] Pareil avec un nouvel EP qui va sortir à partir du 3 novembre. [...] On va refaire ta vie, tu connais le principe de l'émission.
Clara Morgane : Oui, bien sûr. On discute.
Interviewer : Et c'est histoire de comprendre le parcours et comment tu en es arrivée là. Merci de prendre ce temps déjà.
Clara Morgane : Bah écoute, franchement, on a quoi, on a une heure devant nous à peu près, on s'installe.
Interviewer : J'ai noté, tu... alors tu... petit récapitulatif très rapide, mais à 19 ans tu commences ta carrière dans le X. C'est là que... tu as fait un an seulement tu me disais ? Parce que sur internet, il y avait marqué deux ans.
Clara Morgane : En fait, c'est deux ans de sortie, tu peux tout trouver selon ce que tu as envie de trouver. Euh oui, j'ai tourné à peu près un an avec mon petit ami et j'ai fini une dernière scène avec un autre acteur que j'aimais bien, mais j'ai un peu tué le concept comme ça. [...] J'ai très vite compris que mon incapacité à pouvoir me donner de façon simple, légère et... allait finalement m'apporter beaucoup parce que les gens tout à coup se sont sentis... ils ont senti que eux-mêmes peut-être à un moment dans leur vie auraient pu faire ce choix. Alors que la star du X classique, si tu veux, c'est le concept de se donner tout le temps de façon indéfinie, à une centaine de fois, et moi j'étais totalement incapable de faire ça.
Interviewer : Tu es marseillaise en réalité. Tes deux parents sont coiffeurs.
Clara Morgane : Oui, ça je savais pas. Et même le reste de ma famille : oncle, tante, grand-père.
Interviewer : C'est vrai ? Éducation un peu stricte, éducation un peu rigoriste ? Non, pour de vrai ?
Clara Morgane : Ah bah complètement, on est des Espagnols, donc...
Interviewer : Ah oui, l'inverse du porno quoi.
Clara Morgane : Bah tu sais, je sais que si j'avais pas eu cette enfance, j'aurais pas eu un tel besoin de me libérer. [...] J'ai jamais été dormir chez une copine, je me suis jamais maquillée, même à 16 ans, non non non. La conversation était assez restreinte, tous les sujets n'étaient pas abordables. Et c'était de la gentillesse, on se disait qu'on s'aimait, c'est pas ces familles où il n'y a pas de tendresse, beaucoup de tendresse, beaucoup d'amour, mais pas de réponse, quoi.
Interviewer : Comment ils l'ont pris tes parents [...] au moment où tu fais ton premier film ? Tu dis, ça a été difficile.
Clara Morgane : Euh bien sûr. Mon grand-père a giflé ma mère en lui disant que c'était de sa faute. Moi je l'ai pris vraiment comme un fardeau que j'ai dû porter. J'avais vraiment besoin de tout risquer à ce moment-là de ma vie, à mes 19 ans, parce que j'avais un tel besoin de me réapproprier mon esprit, mon corps et ma personne en général. Je voulais me prouver à moi-même et aux autres, au monde, que mon corps et ma tête m'appartenaient et que j'avais de grandes ambitions. Alors évidemment, c'était pas un chemin facile mais quelque part, j'étais prédestinée, je savais que c'était le mien, que je devais emprunter ce chemin pour comprendre plein de choses. Et en fait, j'avais pas tellement le choix, c'était évident, il fallait que je passe par là, même si je savais que c'était pas du tout mon métier.
Interviewer : Tu savais que tu allais pas y rester ou quoi. Mais tu savais ce que tu voulais faire ? Parce que je sais qu'à 12 ans, c'est là que tu poses pour la première fois pour une agence de mannequin qui s'appelle Houra en 93. C'est quoi, quel genre de photos ?
Clara Morgane : J'ai fait une publicité à la télé pour de la peinture sur vêtements, Créalook, ça n'existe plus. [...] J'ai fait beaucoup de photographies qui sont rentrées dans les banques photos. C'est ma maman qui est coiffeuse, des clientes qui disent "Mais si, tu devrais vraiment mettre ta fille en agence". [...] J'ai appris à poser très jeune, j'ai été face à la question du physique très jeune et aussi dans ce même temps, confrontée à la sexualisation par rapport à mon prénom [Emmanuelle] et je pense que tout ça a créé un terrain fertile pour les années qui ont suivi.
Interviewer : Et tu as pris Clara Morgane au moment du porno, avant ?
Clara Morgane : Ouais, c'est ça.
Interviewer : Est-ce que tu voulais pas que ton nom soit associé ?
Clara Morgane : Pas du tout, pas du tout, c'est beaucoup moins profond que ça. [...] Tu as juste 19 ans et on te dit "tu peux choisir un nom". "Wouah génial, je peux créer un personnage, je peux me réinventer, je peux donner un prénom que j'aime bien". Ça se limite à ça, sauf que assez rapidement on se rend compte que c'est intéressant de créer une marque.
Interviewer : Et c'est à 17 ans seulement que ton copain de l'époque t'initie au naturisme ?
Clara Morgane : C'est moi, c'est toi ! Oui, je ne suis pas victime, non non non, je prends pour moi. [...] Moi, j'ai 17 ans et lui a 20 ans, et je vois un reportage à la télé. [...] Je suis le produit frustré, j'ai pas le droit de me maquiller, de dormir chez une copine, j'ai pas le droit de sortir alors que toutes mes copines commencent à sortir. [...] Je passe du statut d'enfant à celui d'adulte sans transition parce qu'on ne me laisse pas le passer en fait, donc je passe en force. Et je vois ce reportage sur le Cap d'Agde.
Interviewer : Mais c'était pas présenté comme ça à la télé, c'est échangiste...
Clara Morgane : C'était pas présenté comme ça, ouais. À 17 ans, je vois ce reportage et je vois des gens qui vivent à l'inverse de ce qui m'a été montré, initié. C'est-à-dire les gens sont libres, ils se baladent nus, ils vont au supermarché, ça m'a fait délirer mais comme une gamine en fait. Je me suis dit "Wouah, c'est le Disneyland des adultes, je peux voir ça en vrai".
Interviewer : Tu avais peut-être envie de ça. Et donc tu vas là-bas.
Clara Morgane : En fait, ce qu'il faut comprendre sur moi, si tu veux t'intéresser à mon cas, c'est que moi la curiosité a mené ma vie. C'est-à-dire que je suis une grande curieuse de tout.
Interviewer : T'intéresses aux maths parce que tu as une fille qui commence à aller à l'école et tu vas pas être un garde quand elle va pas comprendre ses devoirs ?
Clara Morgane : Non pas du tout, c'est pas ça. [...] C'est juste que je comprends maintenant que les chiffres régissent tout, ils sont le quadrillage de notre quotidien et c'est hyper intéressant, ça s'appelle la géométrie sacrée. [...] Ce que je veux dire c'est que j'ai toujours été une grande curieuse, même encore aujourd'hui. Et le Cap d'Agde, ça a été une curiosité presque d'enfant, d'adolescente. J'ai voulu voir des gens qui vivaient autrement. [...] Je me suis rendu compte sur place que les nuits étaient très agitées, que des gens qui avaient l'âge de mes grands-parents à l'époque se baladaient en chaînes, en cuir, en mode SM. J'ai eu comme une espèce d'accélération d'éducation de la vraie vie. Et j'ai été émerveillée, pas parce que je me sentais SM, pas parce que je me sentais échangiste, d'ailleurs je n'ai jamais pratiqué l'échangisme.
Interviewer : Maintenant il faut vraiment me raconter les gars ! Vraiment, tu parles aux gens ?
Clara Morgane : J'étais en mode... attends, mais tu as que 17 ans, tu vas là-bas... Et en fait, comme on était le couple jeune, parce que là-bas il y a que des trentenaires minimum, ça commence à 30 ans. [...] On était beau, on était frais, on était jeune. [...] On a parlé aux gens, ils ont été cool, on s'est fait intégrer sans pratiquer. Et c'est ces mêmes gens qui m'ont parlé [...] du salon de l'érotisme parisien. Alors moi, j'étais jamais montée à Paris, je me disais "Wouah, vous montez à Paris, il y a un salon". [...] Il se trouvait que c'était au mois de janvier, mois de mon anniversaire. Donc mon petit ami de l'époque, Greg, a pris son salaire intégral de La Poste [...] et il m'a dit "mon cadeau d'anniversaire, c'est de te monter à Paris sur ce salon de l'érotisme".
Interviewer : Parce que ça te... ça te fait marrer, ouais, ça t'intéresse.
Clara Morgane : Et il faut savoir qu'on avait jamais pris la voiture, qu'on a roulé derrière des camions, qu'on a mis 12 heures pour monter et que quand j'ai vu la tour Eiffel de très loin sur l'autoroute, j'ai pleuré.
Interviewer : C'est vrai ?
Clara Morgane : Voilà. Et pour moi, Paris c'était tout ça. J'avais l'impression de faire quelque chose par moi-même, de devenir grande, de vivre une expérience.
Interviewer : Et qu'est-ce que tu découvres réellement au salon de l'érotisme ? Là, tout change. Qu'est-ce qui se passe là-bas ?
Clara Morgane : À mon époque, en fait, ce qui se passait c'est que [...] il y a eu une époque "star du X". Et en fait, moi j'avais vu à dans cette même période [...] Ovidie à la télévision. Ovidie, c'était une star du porno qui était surnommée "l'intello du porno". [...] Je l'avais entendue chez Ardisson et honnêtement, ça m'avait provoqué quelque chose chez moi parce qu'elle parlait de liberté, elle parlait d'appartenance à son propre corps, et ça m'a parlé. Et je me suis retrouvée donc sur ce salon de l'érotisme à Paris, là j'allais avoir 19 ans, et j'ai été face à Ovidie. J'ai trouvé que sur ce salon [...] il n'y avait que des gens drôles, bienveillants, et honnêtement, je me sentais bien dans cet univers.
Interviewer : Ça a intéressé un peu plus Greg déjà. Lui, il était plus attiré par ça.
Clara Morgane : Oui, oui, lui disons qu'il avait des avantages et il avait besoin que ça sache, que ce soit connu, tu vois. [...] Moi, j'étais vachement sur la réserve, non, non, je vais finir mon BTS Action Co, moi je peux pas coucher avec vos acteurs là, c'est impossible. Et il se trouve que Fred Coppula est venu vers nous et il m'a fait la même proposition.
Interviewer : C'est un réalisateur, c'est ça ? C'est drôle son nom.
Clara Morgane : Fred Coppula, ouais, ça fait rire. [...] Et du coup, il s'approche de nous, il nous dit qu'on va être les stars de demain. Je dis attends, moi je tournerai pas de film. [...] Il me dit "Non, non, mais j'ai compris. [...] Moi, je suis venu avec une proposition, c'est que vous n'allez tourner qu'ensemble".
Interviewer : Mais ça se fait pas, ça.
Clara Morgane : Il me dit "Non, non, ça ne se fait absolument pas, et c'est pour ça qu'on va devenir numéro un, qu'on va cartonner".
Interviewer : Il te propose ça comme ça ? C'est lui qui a réalisé après ?
Clara Morgane : Ah ben après, j'ai signé avec lui en exclusivité.
Interviewer : Attends, tu signes au salon ?
Clara Morgane : Non, je suis rentrée dans mon BTS Action Co. Wouah, j'ai vécu le plus grand moment de solitude de toute ma vie au milieu de cette pièce remplie de gens qui n'avaient pas vécu les expériences que j'avais vécues. [...] J'étais plus du tout à ma place quand je me suis réassise dans cette classe.
Interviewer : Tu as découvert un peu un truc incroyable.
Clara Morgane : Ouais, c'était mort. [...] Et du coup, c'est comme ça qu'on a débarqué à Paris avec un appart.
Interviewer : Tu as quitté ton BTS ?
Clara Morgane : Ah ouais. Fred m'a proposé un appart payé à Paris, de tourner deux films à l'année avec mon petit ami et donc du coup, d'essayer de me lancer en photo, d'essayer de m'aider dans ma carrière et ça a commencé comme ça.
Interviewer : Et donc tu pars avec ton chéri de l'époque, ça fonctionne direct ?
Clara Morgane : Premier film, tu vois... avant... avant... oui. Parce qu'il faut savoir que quand même dans ce métier, il y avait très peu de jeunes filles. [...] J'ai été très, très, très vite invitée sur les gros plateaux télé. Mon tout premier c'était Ciel, mon mardi !.
Interviewer : Ok, ok, donc ça c'est Christophe Dechavanne à l'époque, c'était exceptionnel.
Clara Morgane : Et tout de suite après, j'ai fait Ardisson. [...] Ça a été une révélation pour moi. [...] Je me rappellerai toute ma vie, il y a Lio et d'autres personnalités. [...] Et là, je vois tout le monde très inquiet pour moi. J'ai senti ça.
Interviewer : Tu ressens les gens, je pense que c'est la clé de la réussite sociale.
Clara Morgane : De quoi ?
Interviewer : Le ressentir un peu, tu crois ?
Clara Morgane : Ouais.
Interviewer : Tu crois aux pierres qu'on recharge avec la lune ?
Clara Morgane : Non mais alors commence pas avec tes trucs parce que tu sais très bien que ça tombe dans un truc ridicule. Genre ouais et sinon... absolument pas. [...] Non, je suis pas à ce stade, mais par contre, tu sais qu'effectivement les pierres ont des énergies, ça par contre je suis d'accord.
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